« Cauchemar en trois mouvements »
Seule en scène, tout de noir vêtue, Nadine Malo nous raconte l’été 2006 à Beyrouth. L’enfer de la guerre qui gronde au loin comme une menace puis se concrétise. Un monologue intimiste, à la charge émotionnelle forte. Essentiel pour ne pas oublier.
Beyrouth été 2006. Deux soldats Israéliens sont enlevés par le Hezbollah à la frontière israélo-libanaise. Israël réplique par d’intenses bombardements, c’est le début d’une nouvelle guerre pour le Liban, d’un nouvel enfer. Elle a 30 ans et a déjà vécu l’enfer de la guerre. Ses souvenirs, qu’elle avait enfoui au plus profond d’elle-même, vont resurgir, en même temps que ses craintes, ses désespoirs, ses révoltes.
Ce carnet de route est bien plus qu’un simple récit de guerre, il est un parcours initiatique de Beyrouth à Paris, un véritable hymne à la paix, un cri de rage face à l’incompréhension d’une guerre qui la dépasse, mais surtout un amour clamé à un pays qu’elle ne reconnaît plus. Le personnage évolue ainsi dans un univers chaotique, qui lui semble incongru, décalé et complètement irréel. Un dilemme: fuir ou ne pas fuir ce pays qui est à la fois nostalgie et souffrance.
Côté mise en scène, rien de plus que des sièges, rien sur scène pour signifier la guerre. Enfin si, la force du texte et l’interprétation de la comédienne et metteuse en scène, Nadine Malo, une interprétation juste, émouvante, le regard vif et saisissant. La comédienne s’allonge, s’accroupit, danse, murmure, hurle, mais ne cesse jamais de parler: de séparation, de maternité, de ses parents, de son fiancé Joy, de la vie, de la mort.
Spectacle tout public de Caroline Hatem et Nadine Chéhadé
Mise en scène : Nadine Malo
Crédits photos : Eric Bouttier